C’est pour les hommes de pensée surtout que l’homme ne vit pas seulement que de pain : être ignoré c’est être en dehors de la communion des hommes, jugé indigne de la communion des autres. Voici ce que cache, ce qu’on appelle orgueil, vanité blessée, c’est plus haut et plus profondément qu’est la blessure, plus belle était la demande d’être compté parmi vous, c’est rabaisser à la fois notre estime et la nature des êtres que de diminuer ou de déformer la vraie nature des choses.
L’homme ne peut ni souffrir ni jouir seul. Il faut qu’il fasse part aux autres de sa joie et de sa douleur: ainsi il affirme l’unité humaine.
La souffrance que nous ressentons au malheur des autres nous prouve aussi combien la conservation de l’espèce est liée à la conservation personnelle et ne peut s’en séparer, puisque l’homme n’est estimable que sous la forme de résultat et de préparation. C’est ainsi que tous les hommes qui tentent de séparer leur intérêt de celui de leurs semblables en sont punis, ils se stérilisent, tranchent les liens qui les relient à leurs semblables et comme un arbre qui couperait ses racines et meurt dans ses branches ainsi ils dépérissent misérablement.
Les raisons individuelles sont les mêmes que les collectives, le contraire est néfaste, ce qui fait agir un individu est la même raison de toutes les activités, tout ce qui touche l’homme m’est sensible. C’est une vérité formulée sur laquelle on a fait le plus grand éloge. Il n’est pas un être aussi infini qu’il soit qui n’en soit pénétré instinctivement et n’y obéisse dans ses actes.